
Partie I : Le discours de haine et xénophobe dans la Region des Grands-Lacs : Contexte, Causes, Conséquences, stratégies et lois
Avant le lancement de l’activité, MAYCOLLE MUNYAMPETA a adressé un mot de bienvenue à tous les participants avant de chuter par une présentation de manière synthétique du programme Bonne puissance implémenté dans la région des grands-lacs.
L'atelier s'est articulé autour de plusieurs sessions thématiques, comprenant des présentations, des discussions en groupe et des tables rondes. Les principales sessions étaient les suivantes :
Session 1 : Contexte et analyse des discours de haine et xénophobes
Avant de passer en revue les différentes causes et conséquences, le modérateur du jour (Faustin KWISANGA) a d’abord demandé aux participants de définir les concepts « Discours de Haines et Xénophobes ». Pour les participants, le discours de haine et xénophobe veut dire le discours ayant tendance à écarter certaines communautés tout en prétendant que sa communauté est meilleure que les autres. Il s’agit également des propos discriminatoires avec objectifs d’écarter certaines personnes.
Pour le facilitateur, les discours de haines sont des propos ou paroles proférés à une personne ou groupe de personnes afin de le dédaigner suite à la langue, appartenance ethnique ou tribale, origine, morphologie, … C’est tout type de communication, orale ou écrite, ou de comportement, constituant une atteinte ou utilisant un langage péjoratif ou discriminatoire à l’égard d’une personne ou d’un groupe en raison de son identité, de l’appartenance religieuse, de l’origine ethnique, de la nationalité, de la race, de la couleur de peau, de l’ascendance, du genre ou d’autres facteurs constitutifs de l’identité.
Il a mis une emphase particulière sur quelques exemples se rapportant aux discours de haine dont en vogue dans notre région des Grands-Lacs comme :
- Il est pygmée scientifique;
- Vous qui parlez le kinyarwanda vous êtes de M23;
- Les banyamulenge ne sont pas congolais ; ils sont criminels, ils rancuniers ;
- Il agit comme un Shi ou Nande;
- Il a un nez semblable à ceux de rebelles de M23,
- Il a le regard d’un FDRL;
- les shi sont de putes, de voleurs, escrocs; …
- Il est noir comme un soudanais;
- elle s’habille comme une pute;
- Il parle français comme un rwandais, etc.
Cette session a également exploré les causes profondes des discours de haine dans la région, en mettant l'accent sur les facteurs historiques, politiques, économiques et sociaux qui alimentent ces discours. Parmi les causes figurent la mauvaise gestion sur le plan politique, mauvaise répartition des ressources (Inéquitable), mauvaises gouvernance, incivisme des certains leaders communautaires, formation scolaire, méfiance religieuse, emploi (Chômeur, employé), népotisme, stéréotypes avec comme conséquences des morts à répétition, des enlèvements de masse, des viols, des vols, arrestations, des assassinats, des cas de justice populaire, la destruction méchante, la condamnation à perpétuée , des violences physiques et verbales, etc.
Session 2 : Études de cas et témoignages
Des intervenants ont partagé des études de cas spécifiques illustrant l'impact des discours de haine sur les communautés locales.
Des témoignages des personnes ayant été directement affectées par ces discours de haine et xénophobes ont été enregistrés (Voir les vidéos prises).
Session 3 : Stratégies de lutte contre les discours de haine
Les participants ont discuté des stratégies existantes pour contrer les discours de haine, notamment les cadres juridiques, les initiatives de sensibilisation et l'engagement des médias.
Concrètement, il s’agira de :
- Mener des campagnes de désinformation surtout dans le contexte actuel, mettre fin à l’instrumentalisation par des hommes politiques (refus de l’instrumentalisation de la jeunesse), vérification des informations qui circulent dans les réseaux sociaux (esprit critique), éviter aussi la corruption, rester engager et souder sur une même vision, développer une citoyenneté positive.
- Il faut une acceptation mutuelle quelle que soit son origine, la langue, l’identité, (personne n’a choisi d’être riche ou pauvre, d’être congolais ou rwandais, d’être marié ou célibataire, d’être employé ou chômeur, etc). Si nous nous impliquons en tant que les leaders à sensibiliser nos pairs à bannir les genres des discours xénophobes vus supra.
- Décourager ceux ou celles qui profèrent les discours à la haine par des sanctions conformément à la loi congolaise en la matière
Session 4 : Les discours de haine et xénophobe à la lumière de la loi congolaise
Selon le facilitateur Faustin KWISANGA, la loi congolaise interdit et condamne fermement les discours de haine et xénophobes qui sont proférés contre certaines personnes quelque que soit sa nationalité. Il s’agit de l’’ordonnance – loi n°66- 342 du 7 juin 1966 relative à la répression du racisme et du tribalisme.
De la peine prévue :
- Quiconque est coupable de racisme et tribalisme est punissable d’un mois à 6 mois de servitude pénale et de l’amende ou de l’une de ces peines.
- Si l’auteur est dépositaire de l’autorité publique, la peine sera de 6 mois au moins de SPP (servitude pénale principale)
- Si l’infraction a causé une désorganisation des pouvoirs publics, des troubles graves, un mouvement sécessionniste ou une rébellion, le coupable sera puni d’une servitude pénale à perpétuité
A cet article,s’ajoute l’article 356: Quiconque aura, intentionnellement, créé, téléchargé, diffusé ou mis à la disposition du public, par le biais d’un système informatique des écrits, contenus, messages, photos, vidéos, dessins ou toute autre représentation d’idées ou théories, de nature raciste, tribaliste ou xénophobe ou sous quelque forme que ce soit, au sens de la présente ordonnance loi et conformément aux dispositions de l’ordonnance - loi n° 66 - 342 du 07 juin 1966 portant répression du racisme et du tribalisme, sera puni d’une servitude pénale d’un mois à 2 ans et d’une amende d’un million de francs congolais de l’une de ces peines seulement.
Partie II : Le regard de la bonne puissance face aux discours de haine et xénophobes dans la région des Grands-Lacs
Après une courte méditation, avec un regard de la bonne puissance, le facilitateur (MAYCOLLE MUNYAMPETA) a brossé rapidement la notion de la bonne puissance et insisté sur trois aspects dont le déracinement de la violence, le travail sur soi-même avant d’aller sur la place publique.
Il a par ailleurs indiqué pour vivre dans un monde sans violence, il faut simplement nous considérer tous comme « UN » Emanation Singulière de la Vie universelle en changeant notre niveau de conscience (Du niveau de conscience 1 au Niveau de conscience 3).
En définit, il a passé en revue les différents niveaux de conscience (Niveau Socioculturel, Ego Individualiste, Individu Individualisé et Niveau Transpersonnel), leurs manifestations ainsi que les paramètres du regard de la bonne puissance avec accent sur le Pouvoir, l’Avoir, le Savoir et le Valoir (Source de toute violence qui sévit à travers le monde).
Pour une bonne gestion de ses émotions, stress et ainsi promouvoir la paix tout en luttant contre les discours de haine et xénophobes, le facilitateur a recommandé aux participants à la ou aux :
- Pratique quotidienne de la méditation
- Exercices énergétiques
- Pratique de l’art du vivre au quotidien
En fin, il a encouragé les participants à bâtir ensemble un monde sans violence (exempte des discours de haine et xénophobes) en travaillant sur eux-mêmes.
De l’engagement des participants
Après atelier, les jeunes se sont engagés à être porteur du message de lutte contre les discours de haine et être des ambassadeurs de paix et porteur du message de la bonne puissance tout en étant modèle.
5. Points Clés et Conclusions
Les discussions de l'atelier ont permis de dégager plusieurs points clés :
- Reconnaissance de la gravité du problème : Les discours de haine et xénophobes représentent une menace sérieuse pour la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs.
- Importance de l'éducation et de la sensibilisation : Il est crucial de sensibiliser les communautés et de promouvoir l'éducation sur les dangers des discours de haine.
- Renforcement des cadres légaux : Les participants ont souligné la nécessité de renforcer les lois contre les discours de haine et d'assurer leur application effective.
- Rôle des médias : Les médias doivent jouer un rôle proactif dans la diffusion de messages de paix et de tolérance, tout en évitant de donner une tribune aux discours de haine.
- Collaboration régionale : La coopération entre les pays de la région est essentielle pour surveiller, prévenir et répondre aux discours de haine.
6. Recommandations
À la fin de l'atelier, plusieurs recommandations ont été formulées pour améliorer la lutte contre les discours de haine dans la région des Grands Lacs :
Partenariats internationaux : Travailler avec des organisations internationales pour obtenir un soutien technique et financier dans la lutte contre les discours de haine.
Renforcer les ateliers sur la bonne puissance afin d’amener les personnes à travailler sur eux-mêmes
Renforcement des capacités des acteurs locaux : Former les leaders communautaires, les éducateurs et les journalistes sur les méthodes de prévention et de réponse aux discours de haine.
Promotion du dialogue intercommunautaire : Encourager le dialogue entre les différentes communautés pour renforcer la cohésion sociale et réduire les tensions.
Amélioration de la législation : Réviser et harmoniser les lois nationales pour inclure des dispositions spécifiques contre les discours de haine.